L'aération du vin
Le passage en carafe d’un vin plutôt jeune va avoir plusieurs effets :
- il va réveiller ses arômes, le vin va nous paraître plus ouvert, il va mieux se livrer,
- il va harmoniser l’ensemble et donner l’impression de tanins plus arrondis,
- il va laisser s’évanouir les éventuelles odeurs de réduction (odeurs plutôt assez désagréables dues au confinement du vin).

Quels vins faut-il aérer ?
En théorie, un vin parvenu à maturité n’aura pas vraiment besoin d’être aéré. En revanche, avant qu’il soit parvenu à maturité, un passage en carafe lui permettra, non pas de gagner quelques années de vieillissement, mais de pallier un peu aux inconvénients de la jeunesse en lui permettant de s'harmoniser quelque peu.
Donc tous les vins jeunes, qu’ils soient rouges ou blancs, tireront partie d’un carafage. Plus la matière est dense, plus la structure tannique est présente et plus l’aération va être bénéfique. Certains vins peuvent cependant mal réagir à l’aération, citons notamment les vins non soufrés sensibles à l’oxydation. D’autre part, le carafage des bourgognes est un sujet difficile, etc.
Le cas des vins plus âgés, de 10 ans et plus, est plus délicat et doit être traité au cas par cas. Certains tireront avantage d'une aération, d'autres non, certains même s'écrouleront. Le phénomène de réduction vient compliquer encore plus la situation et multiplier les cas de figure. Sauf si l'on sait par avance que la matière va encore être particulièrement présente, il est sans doute plus prudent de ne pas carafer à l'avance et de surveiller l'évolution en cours de repas.
Sachez enfin que certains dégustateurs considèrent l’aération d’un vin (jeune ou vieux) comme étant inutile voire néfaste. Cela prouve, une fois de plus, que la dégustation est loin d'être une science exacte.